Bien que reconnue par le Code de la santé publique au Togo, la médecine traditionnelle n’est pas suffisamment valorisée. Une situation que AIMES AFRIQUE veut corriger en allumant les projecteurs sur cette pratique « aussi vieille que l’humanité » travers le « le Projet de revalorisation de la médecine et de la pharmacopée traditionnelles ». A cet effet, l’organisation a initié un atelier regroupant les praticiens de la médecine traditionnelle, les comités villageois de développement, les chefs traditionnels et les locaux qui s’est ouvert le 21 juillet 2022 à Kpalimé,120 Km au nord de Lomé.
Cette rencontre qui fait office du lancement officiel du projet vise entre autres la promotion accrue et culture de l’importance de la médecine traditionnelle par les communautés ; l’implication active des autorités administratives, locales et sanitaires dans la promotion de la pratique de la médecine traditionnelle ;la préservation de l’environnement à travers la création des champs et jardins des cultures et plantes médicinales usuelles à la pharmacopée traditionnelle et le renforcement de la collaboration entre la médecine moderne et traditionnelle avec un focus sur la célérité du système de référencement des patients.
Pour les responsables de l’ONG AIMES AFRIQUE, les attentes autour de ce vaste projet sont énormes. Et pour cause, « au Togo comme en Afrique subsaharienne le recours de nos communautés à la médecine traditionnelle est indéniable et constitue un réflexe ancré dans les habitudes. Environ 80% à 85% des populations affluent vers la médecine traditionnelle en cas de maladie au détriment de la médecine moderne. L’histoire de nos sociétés africaines surtout subsahariennes enseigne que la médecine traditionnelle est aussi vieille que l’humanité. Le recours aux plantes médicinales, aux pratiques désenvoutantes, le traitement des épidémies et pandémies existent depuis l’avènement de nos sociétés africaines alors que la médecine moderne était inexistante ou non encore importée », a souligné Dr Serge Michel KODOM, Président Fondateur de AIMES-AFRIQUE à l’ouverture de l’atelier.
Ainsi, après plus de 15 ans a sillonné les localités rurales pour apporter des soins de santé aux populations vulnérables, AIMES AFRIQUE a trouvé judicieux « de mettre en lumière l’exercice de cette profession qui est de mise en milieu rural ». « Il faut éviter de stigmatiser ceux qui y recourent ainsi que les praticiens et les amener plutôt à une franche collaboration avec les praticiens de la médecine moderne. Les prouesses de la médecine traditionnelle ne sont plus à démontrer. AIMES- AFRIQUE à travers ce projet veut allier la pratique de la médecine traditionnelle à celle moderne avec un focus sur la protection de l’environnement et la préservation des plantes médicinales en voie de disparition », a déclaré Dr KODOM qui nourrit l’espoir d’une reluisante collaboration entre la médecine traditionnelle et moderne dans un système de santé résilient au service du bien être des togolais.
Appuyé par la Coopération allemande et de l’ONG Aktion Pit Togohilfe, « le Projet de revalorisation de la médecine et de la pharmacopée traditionnelles qui sera mis en œuvre jusqu’en 2025 va outiller d’autres acteurs sur les différents axes à savoir les professionnels des médias et les acteurs de la santé. Notons que la cérémonie de lancement s’est déroulée en présence du Préfet de Kloto, des maires des différentes communes et des autorités en charge de la santé dans ladite préfecture.